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1 million de personnes concernées

Les établissement et services sociaux et médico-sociaux ont pour mission de "soutenir, aider, héberger les personnes en difficulté familiale, sociales, physiques, sensorielles ou mentale" (selon la définition d'Amédée Thevenet).
Un million de personnes sont accueillies dans des établissements ;
  • 650.000 sont des personnes dépendantes, dont environ 500.000 personnes agées vivant en maison de retraite ou dans des unités de soins de longue durée, 80 000 dans ceux pour adultes handicapés et 46 000 dans ceux pour enfants handicapés ; enfin 65 000 en psychiatrie
  • 150.000 personnes, dont environ 10.000 enfants vivent en CHRS (centre d'hebergement et de réinsertion sociale) et en CADA (Centre d'acceuil des demandeurs d'asile)
  • 150.000 enfants et adolescents sont placés au titre de la protection de l'enfance (dont 80.000 en familles d'accueil et 70.000 en Maison d'enfants).

Le "mariage" établissements/services - Déclin des établissements ? - Articuler établissements et services - Références


Le "mariage" établissements/services

Longtemps les établissements ont servi à acceuillir durablement (parfois pour la vie) des personnes jugées trop vulnérables pour s'insèrer en société. Depuis les années 70 (voir par exemple la loi de 1975 sur le handicap), l'objectif est de réintégrer ces personnes vulnérables dans la société, d'où une double mission :
  • les aider à s'insèrer,
  • travailer à rendre la société plus accueillante et plus protectrice pour les plus fragiles.

Les services, couplés aux institutions, ont cette mission d'ouverture sur la société. En psychiatrie, le secteur psychiatrique a été créé autour du CMP (centre médico-psychiatrique) pour que l'organisation des soins ne parte plus des murs de l'asile psychiatrique mais de la personne accompagnée et de ses différents contextes. De même aux IME (instituts médico-éducatifs) ont été adjoints des SESAD (services d'éducation et de soins à domicile) visant l'intégration sociale la plus large.
Dans le champ de la protection de l'enfance un mouvement comparable a fait évoluer les réponses dans le même sens : une AEMO (aide éducative en milieu ouvert) ou une AED (aide éducative à domicile) viennent come première mesure de protection alors que le placement était la solution la plus fréquente.


Déclin des établissements ?

Les établissements ont longtemps été des deuxièmes familles, fonctionnant à l'image des familles de l'époque... Ce familialisme et le paternalisme institutionnels ont été attaqués de toutes parts. Accusées d'être totales (au sens de Goffman), voire totalitaires, les institututions ont été dévalorisées.
Le problème est que les services sensés aider les personnes en difficulté à quitter ces institutions pour s'insèrer en milieu "ordinaire" n'ont pas des moyens suffisants pour leurs missions. C'est très net en psychiatrie (50.000 lits fermés) ; c'est évident aussi pour les sortants de prison, et aussi pour les "clochards" qui passaient l'hiver en prison quand l'errance était un délit.
Vivent à la rue des millers de personnes qui auraient vécu en institution il y a trente ans encore.


Articuler établissements et services

Si la vie en établissement est protectrice, elle présente toujours le risque d'être trop fermée, surprotectrice. un premier enjeu concerne la taille des établissements.
Beaucoup des pathologies institutionnelles tiennent à la taille excessive des établissements. En Angleterre par exemple, toutes les établissements accueillant des personnes handicapées mentales ont été fermés, progressivement, et ont été remplacés par des maisons pouvant accueillir 5 à 6 personnes.
Cet exemple montre que des établissements peuvent être complètement insérés dans le milieu ordinaire et profiter des services municipaux "tout venant" et des capacités de soutien d'un voisinage lui même soutenu.


Références

Pour les anglophones, les informations concernant la désinstitutionalisation en Angleterre proviennent notamment de l'Université du Kent.

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